Quand le cerveau écoute nos muscles

Pour beaucoup, tenir un objet relève d’une apparente simplicité. Pourtant, cette action nécessite un contrôle permanent de la force exercée sur base d’informations sensorielles. Mathieu Bourguignon du département de magnétoencéphalographie de l’Institut des Neurosciences (article du Journal of Neuroscience) et Riitta Hari de l’Université d’Aalto, en Finlande, ont donc tenté de mieux comprendre les mécanismes neuronaux à l’œuvre dans ce processus.

Grâce à l’enregistrement de l’activité cérébrale, les chercheurs ont pu démontrer que le cerveau régule la force de contraction sur base d’un traitement à basse fréquence (en dessous de 3 Hz) des signaux générés par les organes sensoriels de la main. Cette découverte entre en contradiction avec les études précédentes qui envisageaient que le cerveau ne puisse se servir que de signaux à 20 Hz pour réguler la force. En effet, 20 Hz est la fréquence dominante de l’activité oscillatoire du cerveau provenant du cortex sensorimoteur, la partie du cerveau qui contrôle nos actions motrices et surveille les informations tactiles et proprioceptives. De plus, les signaux du cerveau et des muscles contractés sont couplés à 20 Hz.

Cependant, si le cerveau « parle » aux muscles à 20 Hz, on sait désormais qu’il les « écoute » à moins de 3 Hz, soit à une fréquence bien plus basse.